Skip to main content

2021/01/26 – Lc 10, 1-9 – St Timothée et St Tite

Le Seigneur en choisit soixante-douze parmi ses disciples et les envoie deux par deux dans les endroits où il doit aller lui-même. Il leur demande de prier d’abord le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson, ensuite de n’emporter rien avec eux comme sécurité: ils doivent faire confiance en la Providence. Ils doivent offrir la paix à la maison qui veut les recevoir et accepter ce qu’on leur offre à manger. Ils doivent aussi se contenter de la maison qui les a reçus. Ils doivent annoncer que le Règne de Dieu est proche et ils ont le pouvoir comme Jésus de faire des guérisons.

Les Douze avaient reçu la mission d’aller annoncer la venue du Règne de Dieu. Ils avaient même reçu les mêmes pouvoirs que Jésus. Comme 72 est le chiffre de toutes les nations dans la Bible, la même mission est maintenant confiée aux disciples en général. Ils devront être les témoins devant toutes les nations de la réalisation des Écritures dans la personne du Christ, comme cela sera confirmé à la fin de l’évangile de Luc (24, 47-48).

Mais en même temps, notre texte souligne que c’est Dieu qui est réellement à l’œuvre. C’est lui qui envoie les ouvriers. C’est sur lui que doivent compter ceux qui sont envoyés. Mais, et c’est là le paradoxe qu’on retrouve à travers toute la Bible, Dieu a besoin des hommes, comme disait le titre d’un ancien film. Abraham n’aurait pas eu d’alliance ni de descendant s’il n’avait pas donné sa réponse à Dieu. Et Dieu avait besoin de la réponse de Marie pour l’Incarnation de son Fils. C’est Dieu qui sauvait Israël en se servant des Juges et pourtant il avait besoin de leur réponse d’abord. La réponse de ceux que Dieu choisit pour être ses prophètes est particulièrement importante dans les récits de leur vocation.

Timothée et Tite, des disciples de Paul appelés à travailler dans des communautés chrétiennes naissantes alors qu’on n’avait pas de modèle tout fait qu’on pouvait suivre, devaient se reconnaître parmi ces 72.

Ignace de Loyola certainement se reconnaissait dans ce modèle, lui qui disait qu’il fallait tout faire comme si le succès dépendait de nous mais, une fois qu’on avait tout fait, il fallait se rappeler que c’est Dieu qui fait tout.

Jean Gobeil SJ 

2021/01/25 – Mc 16, 15-18 – Conversion de St Paul

Avant de quitter les disciples, le Christ leur donne la mission d’aller proclamer la Bonne Nouvelle dans le monde entier. Il leur promet que la puissance de Dieu les protégera et fera des signes à travers leurs actions. Après que le Christ soit retourné dans sa gloire auprès du Père, les disciples travaillent à la mission et le Seigneur travaille avec eux.

Le disciple qui a écrit la conclusion de l’évangile de Marc (ce qui est ajouté après Mc.16,8) a utilisé des traditions qu’on retrouve dans les autres évangiles. Le texte aujourd’hui rappelle la finale de Matthieu où Jésus confiait aux disciples la mission d’aller baptiser “toutes les nations”. Mais ce qu’il fait est quand même en continuité avec la pensée de Marc.

L’auditoire de Marc semble bien être une communauté qui a des difficultés et des doutes; elle est peut-être en proie à de la persécution, comme Rome. Marc suggère que les chrétiens de cette communauté ne devraient pas être surpris par les difficultés et les doutes: il leur montre l’exemple des apôtres qui, même s’ils étaient avec le Seigneur, souvent ne comprenaient pas. Plusieurs fois, Jésus leur reprochent de ne pas avoir de foi (dans Matthieu et Luc, Jésus parle plutôt de leur peu de foi). Dans les moments difficiles, ils dorment ou sont absents ou ont peur. Jésus lui-même, dit Marc, à Gethsémani, commença à ressentir effroi et angoisse (Marc 14,33).

La conclusion de l’évangile rappelle donc aux chrétiens qu’en dépit de leurs difficultés et de leurs craintes ils ont la mission de proclamer partout la Bonne Nouvelle. Ils doivent ranimer leur foi et se rappeler que le Seigneur travaillait avec eux.

La première lecture aujourd’hui est tirée de la première épître de Pierre et elle accompagne merveilleusement bien l’évangile. Pierre met par écrit pour d’autres églises ce qu’il prêchait de vive voix à la communauté de Rome, qu’il appelle dans l’épître la communauté de Babylone.
Il leur recommande: Tenez-vous humblement sous la main puissante de Dieu. L’humilité vient de la foi qui compte sur le travail de Dieu, sur sa main puissante. Si Dieu travaille avec ceux qui proclament la Bonne Nouvelle, le résultat ne dépend pas de nos faibles moyens: il est l’œuvre de Dieu

Il ajoute (1 Pierre 5,7): Déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis, puisqu’il s’occupe de vous.

La foi en la main puissante de Dieu qui agit à travers notre proclamation de la Bonne Nouvelle, si faible soit-elle à nos yeux, nous libère de nos craintes, de nos soucis et de nous-mêmes.

Jean Gobeil SJ